L'apostrophe est en occitan le signe graphique de l'élision : « l’aucèl », « l’aventura », « l’òme »… Pour les pronoms conjoints, l'emploi est souvent également sans problème : « l’ai vist » / « que l’èi vist » ; « t’agrada » / « que t’agrada » ; « s’acuolar », « s’endevenir », « s’informatizar », « s’espatarnar » / « espatarnà’s ». Quand le pronom adverbial « ne » se trouve en combinaison avec un autre pronom, cela peut être un peu plus compliqué : « me’n chauti » – « se’n va » mais « se n’anar ».
En occitan gascon, il faut prendre en compte l'énonciatif. Quand le verbe commence par une voyelle, nous avons : « que t’aimi », « que t’ajuda », « que ns’arresta »… Quand il commence par une consonne, nous avons : « que’m balha », « que’t pòrta », « que’ns muishan »… Pour faire court, nous dirons que, entre l'énonciatif et le verbe, ce dernier est « prioritaire » pour recevoir l'apostrophe ; donc, il ne faut pas écrire : *« que’t aimi », *« que’m ajuda »…
Chaque langue a ses particularités et la place de l'apostrophe avec l'emploi des pronoms en est une. Briomborion peut-être, convention graphique pour sûr et il nous faut la respecter. Vous ne voulez pas vous faire apostropher pour une apostrophe, non ?
Bibliographie
Andriu Bianchi
Photo : Delmottte
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