En latin, sur certains verbes, des dérivés étaient formés avec le suffixe inchoatif /sc/ qui marquait le début d'un processus ; ainsi, le verbe « florescere » (« commencer à fleurir »), formé sur le verbe « florere » (« fleurir »)…
Cette formation concernait les verbes dont le radical était suivi d'une voyelle /a/, /e/, /i/ : « amascere » sur « amare » (« aimer »), « senescere » sur « senere » (« être vieux »), « sentiscere » sur « sentire » (« sentir »)…
En latin tardif, ces formations se sont développées mais elles ont perdu leur sens inchoatif ; la formation en /-ascere/ a disparu ; on n'a conservé que les formations en /-escere/ et /-iscere/ : le vocalisme préssuffixal /e/ s'est généralisé en gascon : « que basteishi », le vocalisme /i/ en languedocien et provençal : « bastissi ».
La plupart des verbes en /-ir/ se conjuguent de cette manière, mais quelques-uns comme « obrir », « partir », « sentir »… peuvent être conjugués sans le suffixe /-ish-/ o /-ss-/ : « que senti… » ; « senti… ».
Pour les verbes en /-ir/ du type « bastir », on ne parle pas de « conjugaison inchoative » mais plutôt de « conjugaison suffixée ».
Maurici Romieu
Photo : Jamain
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